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Prothèse de hanche : les bénéfices, les risques et les précautions à prendre

La prothèse de hanche est une intervention chirurgicale qui consiste à remplacer l’articulation de la hanche par une pièce artificielle, lorsque celle-ci est usée ou endommagée. Cette opération permet de soulager la douleur, d’améliorer la mobilité et la qualité de vie des personnes souffrant d’arthrose ou d’autres pathologies de la hanche. Mais comment se déroule cette opération ? Quels sont ses avantages et ses inconvénients ? Comment se passe la récupération après l’opération ? Voici tout ce qu’il faut savoir sur la prothèse de hanche.

Qu’est-ce qu’une prothèse de hanche ?

La hanche est l’articulation qui relie le bassin au fémur. Elle est formée par une cavité osseuse appelée cotyle, dans laquelle s’emboîte une boule appelée tête fémorale. Ces deux surfaces osseuses sont recouvertes d’un cartilage qui facilite le glissement et la mobilité de l’articulation.

Une prothèse de hanche est un dispositif médical qui remplace l’articulation naturelle par une articulation artificielle. Il existe différents types de prothèses, mais la plus courante est la prothèse totale de hanche (PTH), qui comporte trois éléments :

Une cupule métallique, qui vient se fixer dans le cotyle ;
Une tige métallique, qui vient se loger dans le fémur ;
Une tête sphérique, en métal ou en céramique, qui vient se fixer sur la tige et s’articuler avec la cupule.
Le choix du type et du modèle de prothèse dépend de plusieurs facteurs, tels que l’âge, le poids, l’activité physique, l’anatomie et l’état de santé du patient. Le chirurgien orthopédiste est le spécialiste qui réalise cette opération, comme le Dr Kevin Guilhem qui exerce à l’hopital Saint Roch à Toulon.

Quand envisager la pose d’une prothèse de hanche ?

La pose d’une prothèse de hanche est indiquée lorsque l’articulation naturelle est usée ou abîmée au point de provoquer des douleurs invalidantes et une perte de mobilité. La cause la plus fréquente de cette usure est l’arthrose, qui correspond à une dégradation progressive du cartilage. L’arthrose de la hanche, ou coxarthrose, touche environ 10 % des personnes âgées de plus de 65 ans.

D’autres causes peuvent nécessiter la pose d’une prothèse de hanche, telles que :

Une fracture du col du fémur ;
Une nécrose de la tête fémorale ;
Une malformation congénitale ;
Une infection articulaire ;
Une tumeur osseuse.
La décision d’opérer dépend du retentissement des symptômes sur la qualité de vie du patient, ainsi que des résultats des examens radiologiques. La pose d’une prothèse de hanche est une solution de dernier recours, lorsque les traitements médicaux et non médicamenteux ne suffisent plus à soulager les douleurs et à préserver la fonction articulaire.

Comment se déroule l’opération ?

La pose d’une prothèse de hanche se fait sous anesthésie générale ou locorégionale (rachianesthésie). L’intervention dure environ une heure et demie. Le chirurgien spécialisé réalise une incision au niveau de la cuisse, puis écarte les muscles et les tendons pour accéder à l’articulation. Il retire ensuite les parties usées ou abîmées de l’articulation (tête fémorale, col du fémur, cotyle) et les remplace par les éléments de la prothèse, qu’il fixe à l’os par des vis, des ciments ou des techniques d’emboîtement. Il referme ensuite l’incision par des points de suture ou des agrafes.

Il existe différentes voies d’abord pour réaliser cette opération, selon la localisation et la longueur de l’incision. La voie antérieure, qui passe par le devant de la cuisse, est la plus récente et la plus pratiquée. Elle présente l’avantage de moins endommager les muscles et les tendons, ce qui facilite la récupération. La voie postérieure, qui passe par l’arrière de la cuisse, est la plus ancienne et la plus classique. Elle permet une meilleure visibilité de l’articulation, mais expose à un risque plus élevé de luxation de la prothèse. La voie latérale, qui passe par le côté de la cuisse, est moins utilisée. Elle évite le risque de luxation, mais peut entraîner une faiblesse musculaire.

Le choix de la voie d’abord dépend du chirurgien, du patient et du type de prothèse. Il n’existe pas de consensus sur la meilleure technique à utiliser.

Quels sont les avantages et les inconvénients d’une prothèse de hanche ?

Quels sont les bénéfices attendus ?

La pose d’une prothèse de hanche est une intervention qui donne d’excellents résultats dans plus de 95 % des cas. Les bénéfices attendus sont :

La disparition ou la diminution des douleurs ;
L’amélioration de la mobilité et de la fonction articulaire ;
La reprise des activités quotidiennes et sportives ;
L’amélioration de la qualité de vie et du bien-être psychologique.
Ces bénéfices apparaissent progressivement après l’opération, en fonction du processus de cicatrisation et de rééducation. Ils sont généralement durables dans le temps : une prothèse de hanche a une durée de vie moyenne de 15 à 20 ans.

Quels sont les risques et les complications possibles ?

Comme toute intervention chirurgicale, la pose d’une prothèse de hanche comporte des risques et des complications possibles, même si elles sont rares. Les principales complications sont :

L’infection : elle peut toucher la plaie opératoire ou la prothèse elle-même. Elle se manifeste par des signes locaux (rougeur, chaleur, écoulement) ou généraux (fièvre, frissons). Elle nécessite un traitement antibiotique adapté, voire une nouvelle intervention pour nettoyer ou changer la prothèse.
La phlébite : il s’agit d’un caillot sanguin qui se forme dans une veine profonde, le plus souvent au niveau du mollet. Elle se manifeste par une douleur, un gonflement et une rougeur du membre opéré. Elle nécessite un traitement anticoagulant pour éviter qu’elle ne se complique en embolie pulmonaire (migration du caillot vers les poumons).
L’hématome : il s’agit d’un saignement sous-cutané qui se forme autour de la plaie opératoire. Il se manifeste par un gonflement et une ecchymose du membre opéré. Il nécessite parfois une ponction ou une évacuation chirurgicale pour éviter qu’il ne s’infecte.
La luxation : il s’agit du déboîtement de la tête fémorale hors de la cupule. Elle se manifeste par une douleur intense et une impotence fonctionnelle du membre opéré. Elle nécessite une réduction manuelle ou chirurgicale pour remettre la prothèse en place. Elle peut être favorisée par certains mouvements ou certaines positions à éviter après l’opération.
L’usure : il s’agit de l’altération progressive des matériaux de la prothèse, sous l’effet des contraintes mécaniques et des frottements. Elle se manifeste par une reprise des douleurs et une diminution de la mobilité. Elle nécessite une surveillance radiologique régulière et parfois un changement de la prothèse (reprise prothétique).La descellement : il s’agit du détachement de la prothèse de l’os, sous l’effet de l’infection, de l’usure ou d’un traumatisme. Il se manifeste par une reprise des douleurs et une instabilité de la prothèse. Il nécessite un changement de la prothèse (reprise prothétique).

Comment se passe la récupération après l’opération ?

Quelles sont les consignes à respecter ?

Après l’opération, le patient est hospitalisé pendant quelques jours (en moyenne 5 à 7 jours). Il doit respecter certaines consignes pour favoriser la cicatrisation et éviter les complications :

Prendre les médicaments prescrits par le médecin (antalgiques, anticoagulants, antibiotiques) ;
Surveiller la plaie opératoire et signaler tout signe anormal (saignement, suintement, rougeur) ;
Porter des bas de contention pour prévenir le risque de phlébite ;
Éviter les mouvements ou les positions qui peuvent provoquer une luxation de la prothèse (flexion excessive, rotation interne, croisement des jambes) ;
Utiliser des aides techniques pour faciliter les gestes du quotidien (cannes anglaises, rehausseur de toilettes, barres d’appui) ;
Respecter les consignes de poids autorisé sur le membre opéré (appui partiel ou total selon les cas).

Quels sont les soins et les rééducations à suivre ?

La rééducation est une étape essentielle pour retrouver une bonne fonction articulaire et musculaire après l’opération. Elle commence dès le lendemain de l’intervention, sous la supervision d’un kinésithérapeute. Elle comprend :

Des exercices de mobilisation passive et active de la hanche ;
Des exercices de renforcement musculaire ;
Des exercices d’équilibre et de coordination ;
Des exercices de marche avec ou sans cannes.
La rééducation se poursuit après la sortie de l’hôpital, soit en centre spécialisé (soins de suite et de réadaptation), soit à domicile avec un kinésithérapeute libéral. La durée et l’intensité de la rééducation varient selon les patients, mais il faut compter en moyenne 2 à 3 mois pour retrouver une autonomie satisfaisante.

Conclusion

La prothèse de hanche est une solution efficace pour traiter l’arthrose ou d’autres pathologies qui affectent l’articulation de la hanche. Elle permet de soulager les douleurs, d’améliorer la mobilité et la qualité de vie des patients. L’opération est bien maîtrisée et comporte peu de risques. La récupération nécessite une rééducation adaptée et le respect de certaines consignes. La durée de vie d’une prothèse est d’environ 15 à 20 ans, mais elle peut varier selon les cas. Si vous souffrez d’une coxarthrose invalidante, n’hésitez pas à consulter votre médecin pour discuter de cette option thérapeutique.